Viols et agressions sexuelles avec usage de stupéfiants: Traitement PTR (Psychothérapie du Trauma Réassociative).

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Concepteur de la Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR) Gérald Brassine partage sa longue expérience hypnothérapique des patients abusés sexuellement avec usage de stupéfiants.

 

Article paru dans la revue française Hypnose et Thérapies Brève N° 35 (Novembre-décembre-janvier 2015)

 

 

L’observateur inexpérimenté dans le traitement des traumas pourrait à juste titre s’interroger sur le fait qu’une personne ayant vécu une agression sexuelle en état de totale inconscience, puisse présenter ou non les symptômes habituellement rencontrés dans les cas d’Etats de Stress Post traumatiques (ESPT).

Pourtant, que le patient (ou la patiente) soit totalement inconscient d’avoir été un jour victime d’une telle agression ou qu’il n’ait que quelques souvenirs de l’avant et de l’après agression, la présence des symptômes du psycho-trauma est frappante.

Certaines victimes ne se souviennent que d’avoir bu quelques verres avec des amis et d’avoir perdu connaissance à tel ou tel moment de la soirée. Pour d’autres le réveil dans un endroit où elles ne se souviennent pas s’être rendues sera plus que troublant mais sans explication. Des blessures éventuelles, et parfois la présence de sperme seront pour d’autres encore les seuls éléments qui leur permettront, et encore à peine, de lever un coin du voile sur ce qui s’est passé.

Mais comme dans la grande majorité des cas d’agression, ce ne sera que quelques temps plus tard que les symptômes d’ESPT feront leur apparition.

Rappelons-en quelques-uns:

Angoisses, anxiété, phobies, dépression, flashs back d’émotions, rêves récurrents (ici sans images), mais aussi la sensation d’être sale, la dévalorisation personnelle, et parfois un aspect dit de « victime identifiée à l’agresseur »: colère et émotions de rage sur amis, parents, enfants, (1) etc.

Les auto-mutilations physiques, relationnelles, voire sociales, sont aussi très fréquentes.

On sait que les victimes de viols se sentent coupables de ce qu’il leur est arrivé.

Pour celles qui n’ont pas de souvenirs de l’agression, la culpabilité est quand même toujours au rendez-vous. Elle se greffe où elle peut: sur le simple fait de vivre, de ne pas aller bien, d’être devenue violente, etc

Pour certaines de ces personnes n’ayant aucun souvenir du ou des viols -éventuellement collectifs- l’ensemble de la symptomatologie peut aussi prendre la forme de ce qu’il est convenu d’appeler « aspect borderline », voire “psychotique” en raison de symptômes dissociatifs très puissants.

Dans tous ces cas, l’hypnose conversationnelle stratégique PTR est un outil de prédilection pour le thérapeute devant soigner les conséquences de ce type d’agression.

 

 

Principes

 

Sans redéfinir ici l’hypnose conversationnelle stratégique, rappelons simplement que cette hypnose est active au sens ou patient et thérapeute restent en conversation à tout instant. Le patient en état modifié de conscience permanent. Il expérimente quelques phénomènes hypnotiques, est entraîné (2) à gérer son système nerveux autonome (3)(émotions et sensations), à reconstruire son sentiment de sécurité et de confort afin de se protéger d’un retour d’éléments doublement amnésiés (psychologiquement et chimiquement) et pouvant être trop violents, désolants…

Tout cela ayant pour but de permettre une levée d’amnésie la plus douce possible et en sécurité.

Resoulignons que l’amnésie naturelle, dissociative, doublée ici par l’amnésie chimique, sert de « protection hypnotique » contre la peur et l’incompréhension des sensations de perte de contrôle de soi, déclenchées par la drogue absorbée à son insu.

La technique décrite au travers des trois « cas » repris ci-dessous, a été utilisée à de très nombreuses reprises avec des victimes de viols et attaques sous emprise chimique. Le plus souvent dans le cas d’agressions uniques, deux ou trois séances ont permis de venir à bout des symptômes essentiels.

Commençons par une brève description de l’histoire et des symptômes de « Anne », « Danielle » et « Martine ».

 

 

Présentations des cas

 

Anne, 26 ans.

Anne subit depuis un an de forts cauchemars sans images et des flash backs de sensations.

Une estime d’elle même déplorable l’a fait abandonner ses études. Depuis cette agression, elle est prise d’une frénésie sexuelle. Elle ne se sent plus capable d’aimer, mais bien juste “d’avoir du sexe” pour enfin dominer ces échanges. Elle souhaite mourir. Sa vie sociale a été cassée et son parcours scolaire et professionnel s’en ressentent.

De ce qui s’est passé lors de son agression, voici ce qui lui reste:

Elle se souvient avoir bu quelques verres dans une taverne et avoir ressenti un malaise important. Le jeune homme qui l’accompagnait a expliqué aux autres amis présents qu’il allait la raccompagner chez elle en voiture. Anne se souvient être tombée, à côté de la voiture, sur un bloc de béton. Elle n’a presque rien ressenti alors que le lendemain matin elle trouvera les draps de lits maculés de sang et que plusieurs points de suture seront nécessaires pour soigner sa blessure.

Le jeune homme qui l’avait raccompagné était toujours là au moment de son réveil. En allant à la toilette elle a constaté que du sperme s’écoulait de son vagin.

Voir le témoignage d’Anne dans les témoignages de patients.

 

Danielle, 32 ans.

Elle a depuis des années un caractère d’une grande violence. Elle vient à ma consultation parce que cette violence s’exprime sur son enfant. Elle est depuis toujours pleine d’angoisses et pense qu’elle a raté ses études (etc.) en raison d’un viol qui aurait été perpétré quand elle avait 14 ans. La seule chose dont elle se souvienne c’est que c’était son anniversaire, qu’elle était à la fête qui se déroulait chez son amie. Elle n’a jamais compris comment il se faisait qu’elle s’était réveillée chez elle.
Elle a appris par son amie que trois garçons, présents à la fête d’anniversaire, se sont vantés de l’avoir violée.

 

Martine, 22 ans.

Elle est venue consulter après avoir fait deux ans de thérapie auprès d’une personne utilisant une approche psychanalytique. Deux années de souffrance selon ses dires, d’autant plus inutiles que rien n’a avancé… si ce n’est sa culpabilité, qui elle, augmente.

Dès le lendemain de l’agression, dont elle n’avait pas de souvenir, elle s’est mutilée sexuellement. Elle a laissé tomber son petit ami, se sentant coupable et sale. Dans les jours qui ont suivi, elle a créé un conflit avec sa meilleure amie et ne la voit plus . Elle a abandonné ses études de médecine et le chant classique qu’elle pratiquait depuis son enfance et où elle avait atteint un très haut niveau. En quelques jours, la relation avec sa famille et particulièrement sa maman est devenue désastreuse, pleine de violence. Martine est persuadée de ne rien valoir et d’être coupable.

Elle se souvient avoir été dans un bal populaire et d’ y avoir rencontré un jeune homme sympathique. Elle avait bu deux verres de vin blanc et dans la voiture qui les reconduisait à Bruxelles, elle a tiré deux bouffées sur un joint. Elle pense que c’est de sa faute, même si elle reconnaît que cette quantité de vin et de haschish ne devrait pas l’avoir mis dans cet état.

À partir de son arrivée chez le jeune homme, chez qui elle avait accepté d’aller dormir « en tout bien tout honneur », tout ce dont elle se souvient c’est d’avoir perdu connaissance. Le lendemain matin, rapidement, elle quitte l’appartement du jeune homme avec une sensation de honte et d’avoir fait quelque chose de moche.

 

Je me contenterai de ces trois cas puisés dans la liste m’ayant permis de développer la synthèse de la structure thérapeutique similaire à tous ces cas.

 

 

Bases du traitement

 

Chaque situation a, bien évidemment, été traitée avec une hypnose conversationnelle stratégique.

En effet, il apparaît de plus en plus évident que l’état modifié de conscience est indispensable au retraitement des psycho-traumas. Comme David Cheek et d’autres en ont émis l’hypothèse, un état modifié de conscience est à la base de tout ESPT, et en correspondance logique, un état modifié de conscience ultérieur est nécessaire à sa localisation et ensuite à sa désensibilisation.

La peur engendrée par l’apparition de sensations internes inexpliquées, la perte de contrôle de soi, les émotions fortes provoquées ici par une substance chimique provoquent l’état modifié de conscience initial.

Et ceci est sans doute la première des spécificités des ESPT déclenchés par les viols avec usage de stupéfiants. La victime entre en état modifié de conscience du fait de la peur engendrée par la transformation de ses perceptions: une sensation d’anesthésie avec lourdeurs, engourdissement, non-réponse des membres, incapacité de parler, de réagir, troubles de la vue, distorsion de la perception auditive, etc. . De plus plusieurs de ces victimes continueront de vivre après leur agression avec une sensation d’étourdissement, l’impression d’avoir les “jambes molles”…

Un des principaux concepts de la PTR (Psychothérapie du Trauma Réassociative) est que les phénomènes hypnotiques spontanément apparus au moment de l’incident traumatique sont une protection dissociative(*).

En PTR, ils sont utilisés pour la désensibilisation, et comme moyen pour le patient d’apprivoiser ces phénomènes devenus par la suite une partie des symptômes de son ESPT.

En PTR, une fois l’état modifié de conscience installé, on va inviter le patient à suivre, développer, utiliser, transformer toutes les peurs provoquées par les effets des agents chimiques, mais surtout à reconnaître et à « jouer »(déjouer) avec les sensations induites par ces même drogues.

Les encouragements et explications du thérapeute sont essentielles: en effet se re-confronter à des sensations aussi désagréables n’est pas naturel. De plus elle peuvent passer pour ainsi dire « inaperçues » vu le caractère “anesthésié” de l’agressé.

Le thérapeute invitera avec insistance à « oser sentir la sensation de ne pas sentir », la sensation d’engourdissement, la sensation de tête lourde ou qui tourne, etc.
Il expliquera que plus le patient portera son attention sur ces sensations, après les avoir quelque peu intensifiées, plus rapidement elles disparaîtront. Le patient en apprend donc la maîtrise. Vu sous cet angle, c’est lui qui peut en jouer: elles ne s’imposent plus à lui, c’est lui qui leurs imprime sa volonté .

Ces sensations seront aussi identifiées comme les vestiges, inscrits dans la mémoire, des effets de cette drogue qui sans en identifier la cause, ont accompagné le patient comme autant de symptômes.

Grâce à cette focalisation sur l’expérience de drogue, d’autres éléments du souvenirs réapparaîtront.

Avaient-ils été amnésiés par l’anesthésiant ou par une réaction de protection hypnotique subséquente?

La question reste ouverte. Mais la redécouverte de certaines informations, même minimes, qui s’en suit, va amener à une désensibilisation du trauma et à un changement cognitif de l’habituel “c’est de ma faute, je suis coupable” des victimes de traumas.

 

Travail avec Anne:

Sans doute victime du GHB. Lorsque je l’ai invitée à se centrer sur ses sensations ou émotions, elle n’y parvenait pas. Le vague souvenir d’une douleur au front et à la joue due à une chute dans un parking est réapparue. Mais lorsque je lui ai demandé de se centrer sur les effets de la drogue, elle a retrouvé progressivement l’engourdissement généralisé et surtout le « manque de force ». C’est alors, et à partir de cela, qu’elle a retrouvé le souvenir d’avoir fait un effort surhumain pour se dégager de l’emprise physique de l’agresseur. Elle s’est souvenue de sa tentative impuissante de lutter contre lui et de son incapacité à bouger. Quasi instantanément elle a changé sa cognition. De « je suis coupable, c’est de ma faute” elle est passée, suite à cette vérification du contraire, en « j’ai essayé de lutter de toutes mes forces, mais la drogue m’en empêchait ! »

L’essentiel du traitement était fait puisque que l’on peut mesurer la réussite d’une thérapie du trauma, entre autre mais principalement, par la correction de cette cognition erronée. La séance avait consisté aussi à enlever toutes les sensations de la drogue en les faisant ressentir à nouveau et en les “recouvrant” par d’autres sensations, cette fois agréables et régénérantes.

 

Travail avec Danielle :

Induction d’hypnose conversationnelle et entraînement à quelques phénomènes hypnotiques. Puis, visite “dissociée” de la chambre et du lit sur lequel les trois jeunes violeurs la maintiennent. Elle ne les voit pas, (ce qui correspond à l’expérience des personnes droguées, elles ont les yeux fermés) mais les entend, ils rient et semblent s’amuser beaucoup, elle reconnaît leur voix et peut les identifier sans hésitation. Elle plonge, à mon invitation, dans les sensations engendrées par la drogue qui pourrait être du Rohypnol (?). Elle commence à augmenter ces sensations pour mieux les sentir et ensuite, grâce à cette augmentation réussie, à les diminuer. Elle constate, elle aussi, l’impuissance physique à pouvoir lutter. Mais toute la scène retrouvée lui suffit pour transformer la cognition, et réaliser que: “cela m’est bel et bien arrivé, je ne suis pas folle ! ». Dans la foulée elle comprend bien des choses sur sa vie et le cortège de symptômes découlant de cette agression. Elle sortira de cette hypnose avec un sentiment nouveau de pardon pour elle-même, pour ses excès émotionnels (syndrôme de la victime dite “ identifiée à l’agresseur”)depuis des années.

Danielle perdra quasi immédiatement la grande majorité de ses symptômes (en particulier les angoisses et la violence sur son fils et autres personnes pourtant aimées). Son estime d’elle même a été restaurée dans la foulée. Des réalisations concrètes dans sa vie professionnelle, entre autre, sont venues confirmer ces changements émotionnels drastiques.

 

Travail avec Martine:

Victime de Rohypnol (?) Précisons que Martine avait accepté de dormir chez ce jeune homme aux apparences polies et respectueuses, le chauffeur ne continuait pas dans la direction de chez elle…elle devait rentrer le lendemain matin.

Avec l’hypnose, Martine peut se souvenir avoir accepté de boire le jus d’orange que le J.H. lui a présenté. Ils parlent encore un peu ensemble, elle ne se sent pas très bien et va à la toilette. Quand elle se relève et se dirige vers la porte, elle s’effondre brusquement.

Je continue avec l’hypnose conversationnelle de lui demander de se centrer sur les sensations de drogue. Elles apparaissent très rapidement: engourdissement, bruits dans les oreilles, faiblesse dans les membres, etc… Après quelques instants, lui reviennent des mots, des phrases…le J.H. lui parle doucement, amoureusement, il l’afflige du nom d’une autre personne dont la photo agrandie se trouve sur le mur au-dessus du lit. Elle sent sa colère se réveiller avec peine, mais elle est heureuse de se souvenir qu’elle s’était insurgée devant cette scène dans laquelle le J.H. lui faisait jouer un rôle qui n’était pas le sien… Elle retrouve encore mieux cette envie de fuir cet endroit le matin. Cette envie de fuite retrouvée en hypnose, elle commence aussitôt à se demander d’où lui était venue cette idée saugrenue qu’elle était coupable alors qu’elle avait été, dans les faits, la victime ! A l’issue de cette séance de Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR), Martine a repris rapidement sa vie en main, est retournée à l’université et a retrouvé son estime d’elle.

 

 

En résumé

 

C’est d’une part la focalisation sur les sensations induites par la drogue elle-même qui permet à la fois de les dissiper et de retrouver les quelques éléments d’information utiles à l’élimination de la culpabilité.

D’autre part c’est l’utilisation des “Protections Dissociatives”; sensations d’anesthésie, paralysie ou catalepsie provoquées par la peur devant l’apparition de sensations de perte de contrôle (peur de la mort) suite à la prise de drogues , qui permet d’éliminer les symptomes d’ESPT.

Dans tous ces cas, la thérapie PTR utilise donc intensément les vestiges de sensation de drogue et le paradoxe des protections dissociatives: utiles au moment du choc de l’incident traumatique, devenues symptômes gênants (ou véhicules de symptômes), elles sont exploitées positivement en tant que compétences hypnotiques du patient… et elles n’ont plus raison d’être !

(*) Protection Dissociative: terme forgé pour souligner le caractère, à l’origine protecteur, des phénomènes hypnotiques de dissociatifs spécifiques développés par la personne au moment de l’incident traumatique. Ces phénomènes hypnotiques deviennent par la suite, les symptômes ou véhicules de symptômes.

(1) Gérald Brassine: Faut-il Parler de çà aux enfants ? Prévenir , détecter et gérer les abus sexuels subis par les enfants. Dangles Editions –Piktos. Toulouse. (2ème édition 2005)

(2) Milton Erickson “Deep hypnosis and its induction” The collected Papers Volume I . Irvington Publisher N.Y. 1980.

(3) Kay Thompson: “The case against relaxation”, in G. Burrows, D. R. Collison and L. Dennerstein (eds), Hypnosis. And in The Art of Therapeutic Communication. The Collected Works of Kay Thompson. Crown House Publishing. Ltd.

 

English Version

 

Rape and sexual assault with drugs: TPR treatment(Trauma Psychotherapy by Reassociation)

 

 

The specifics of using Trauma Psychotherapy by Reassociation TPR (a strategic conversational hypnosis) for the desensitisation of trauma caused by rape committed with drugs, alcohol, rohypnol, opiates, benzodiazepines or GHB, the so-called “rape drug”.

 

Observers inexperienced in trauma treatment might rightfully wonder how a person who has been the victim of sexual assault when in a state of total unconsciousness could have symptoms normally associated with cases of Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD).

However, regardless if the patient is totally unaware of having been the victim of this type of sexual assault or if they have only a few memories of before and after the assault, the presence of psychological trauma symptoms is striking.

Some victims only remember having a few drinks with friends and losing consciousness at some point in the evening. Others are more troubled at inexplicably waking up in a place they don’t remember going to. For others, an injury or the presence of sperm may be the only things that provide them with the slightest inkling of what happened.

As in most cases of sexual assault, PTSD symptoms will only appear some time later.

The symptoms include:

Fear, anxiety, phobias, depression, flashbacks to emotions, recurring dreams (without images), a feeling of being dirty and of personal degradation. Sometimes, the victim experiences « identification with the aggressor » which includes anger and feelings of rage against friends, parents, children (1), etc.

Self-mutilation and destruction of relationships and of social life is also frequent.

We know that rape victims feel guilty about what happened to them.

The guilt is always there, even for those who don’t remember the sexual assault. It grafts itself onto whatever it can: living, feeling unwell, violence, etc.

For some people who have no memory of the rape(s) – sometimes gang rape – the symptomatology can also take a form which can be referred to as « borderline » or « psychotic » as a result of very powerful dissociative symptoms.

In all of these cases, Trauma Psychotherapy by Reassociation (TPR) a strategic conversational hypnosis is a preferred tool for therapists who have to care for the after-effects this type of sexual assault.

 

 

Principles

 

We will not redefine strategic conversational hypnosis at this time, but simply note that this type of hypnosis is active in the sense that the patient and therapist are in conversation at all times. The patient is in a permanent state of altered consciousness. They experiment several hypnotic phenomena and learn (2) to manage their autonomic nervous system (3) (emotions and sensations) and to rebuild their sense of safety and comfort to be able to protect themselves against a recurrence of the double-edged elements (psychological and chemical) they have erased and which can be too violent, distressing, etc.

The purpose of all this is to enable the amnesia to lift as gently and as safely as possible.

We should underscore that natural, dissociative amnesia, coupled in this case with chemical amnesia, provides « hypnotic protection » against fear and the incomprehension of feelings of loss of self-control created by the involuntary taking of drugs.

The technique described in the three « cases » below has been used many times with the victims of rape and sexual assault under chemical influence. In the case of single assaults, two or three sessions were usually sufficient to deal with the essential symptoms.

Let’s start with a brief description of the history and symptoms of « Anne », « Danielle » and « Martine ».

 

 

Case presentation

 

Anne, 26.

Anne had been suffering from intense nightmares without images and flashbacks for a year. She had extremely low self-esteem which led her to drop her studies. She had been living a sexual frenzy since the assault. She no longer felt able to love, just able « to have sex » to be able to dominate the exchanges. She wanted to die. She no longer had a social life and her educational and professional lives were suffering.

She only remembered the following about the assault:

She had a few drinks in a bar and felt quite ill. The young man with her told their other friends that he would drive her home. Anne remembers that she fell and banged her head on a concrete block next to the car. She hardly felt anything, but the next morning, she found that her sheets were stained with blood. She would need several stitches to close the wound. The young man who drove her home was still there when she woke up. When she went to the toilet, she noticed sperm running from her vagina.

See Anne’s testimony

 

Danielle, 32.

She had been very violent for years. She came to see me because she was being violent with her child. She had always been very anxious and believed that she failed her studies (etc.) because she was raped when she was 14. The only thing she remembered was that it was her birthday and that she was at the party which was at a friend’s house. She never understood why she woke up at home. Her friend told her that three boys who had been at the birthday party boasted of raping her.

 

Martine, 22.

She came to see me after two years of therapy with psychoanalysis. She said that it was two years of suffering. It was useless because she had made no progress…if anything, she felt even guiltier.

She mutilated her genitals the day after the sexual assault, which she had no recollection of. She dropped her boyfriend because she felt guilty and dirty. In the days that followed, she engineered a conflict with her best friend and stopped seeing her. She dropped her medical studies and classical choir. She had been singing since childhood and had become very proficient. In just a few days, her relationship with her family, and particularly, with her mother, became disastrous and violent. Martine convinced herself that she was worthless and guilty.

She remembered that she had been to a country dance where she met a nice young man. She had had a couple of glasses of white wine and took two drags on a joint in the car as they drove back to Brussels. She thought that it was all her fault, although she realised that the amount of wine and hashish she had shouldn’t have put her in that state.

She agreed to sleep at the young man’s house « as a friend » and only remembers passing out after she got there. She left the young man’s apartment quickly the next morning. She felt ashamed and like she had done something awful.

 

I’ll only talk about these three cases which I’ve taken from a list that has enabled me to develop a summary of the therapeutic structure similar for all of them.

 

 

Basics of treatment

 

Each situation was, of course, treated with strategic conversational hypnosis.
It seems increasingly obvious that an altered state of consciousness is indispensable to treat psychological trauma. As David Cheek and others who developed the theory have stated, an altered state of consciousness is the source of all PTSD and, logically, a later altered state of consciousness is necessary to locate and desensitise it.

The fear created by the appearance of unexplained internal sensations, loss of self-control and strong emotions caused by a chemical substance create the initial altered state of consciousness.

This is probably the first specificity of PTSD caused by rape with the use of drugs. The victim enters an altered state of consciousness because of the fear created by her changed perceptions. There is a feeling of being anaesthetised with heaviness, numbness, unresponsive arms and legs, the inability to speak or to react, vision problems, distorted auditory perception, etc. What is more, after the assault, a number of victims continue to live with dizziness and feel like they have « limp legs », etc.

One of the main concepts underpinning PTR (Trauma Psychotherapy by Reassociation) is that the hypnotic phenomena appearing spontaneously at the time of the traumatic incident are a dissociative protection mechanism*.
In PTR, they are used for desensitisation and as a way for patients to tame the phenomena which later became part of their PTSF symptoms.

In PTR, once the altered state of consciousness has set in, we ask the patient to follow, develop, use, and transform all of the fears caused by the effects of chemical agents and, especially, to recognise and « play » (foil) with the sensations induced by the same drugs.

The therapist’s encouragement and explanations are essential: it isn’t natural to relive such disagreeable feelings. Moreover, they can go nearly « unnoticed » given the « anaesthetised » condition of the victim.

The therapist must insist that the patient « dare to feel the sensation of not feeling », the sensation of numbness, the sensation of having a heavy head, or of dizziness, etc.

They must explain that the more the patient focuses on these sensations, after intensifying them somewhat, the sooner they will disappear. The patient learns to control them. Seen from this angle, the patient can play with them. The patient is no longer overwhelmed by them and can imprint their will on them.
The sensations will also be recognised as vestiges, recorded in memory, of the effects of the drug which, although the cause is unknown, stayed with the patient as symptoms.

Other memories will start to reappear thanks to the focus on the drug experience.

Were they forgotten because of the anaesthesia or because of a subsequent hypnotic protection reaction?

The question hasn’t been answered. However, the rediscovery of certain information that follows, even when minimal, will lead to desensitisation of the trauma and to a cognitive change from the usual « it’s my fault, I’m guilty » of trauma victims.

 

Work with Anne:

Likely a victim of GHB. When I asked her to focus on her feelings or emotions, she wasn’t able to. A vague memory of pain on her forehead and cheek caused by a fall in a parking lot reappeared. However, when I asked her to focus on the effects of the drug, she gradually remembered the general feeling of numbness and, especially, the « lack of strength ». It was then, and starting with that, that she remembered having made a superhuman effort to struggle free from her aggressor. She remembered being powerless to fight against him and unable to move. Her cognition changed virtually instantaneously. Following this proof of the contrary, she moved from « I’m guilty, it’s my fault » to « I tried to fight with all my strength, but the drug stopped me! »

The treatment was already nearly complete given that the primary way to measure the success of trauma therapy is by the correction of erroneous cognition. The session had also consisted in removing all of the sensations left by the drug by having her feel them again and « covering » them with other, pleasant and regenerating sensations.

 

Work with Danielle:

Inducement of conversational hypnosis and training with several hypnotic phenomena followed by a « dissociated » visit to the room and bed where the three young rapists held her down. She doesn’t see them (which is normal for people who have been drugged since their eyes are close), but she hears them. They’re laughing and seem to be having a lot of fun. She recognises their voices and can identify them without hesitation. When I ask, she plunges into the sensations generated by the drug, which may have been Rohypnol (?). She began to strengthen the sensations to feel them better then, thanks to the amplification, was able to decrease him. She too noticed that she was physically powerless to fight. But remembering the scene was enough to enable her to transform the cognition and realize that « it really did happen to me, I’m not crazy! » She also understood many things about her life and the many symptoms that resulted from the assault. She came out of the hypnosis with a feeling of forgiveness for herself, for her emotional excesses (victim « identified with the aggressor » syndrome) over the years.

Most of Danielle’s symptoms went away almost immediately (in particular her fear and the violence against her son and other loved ones). She also recovered her self-esteem. Concrete accomplishments in her professional life, among others, later confirmed these drastic emotional changes.

 

Work with Martine:

Victim of Rohypnol (?) We should note that Martine had accepted to sleep at the young man’s house because he wasn’t going in her direction. She was to go home the following morning. He had seemed polite and respectful.

Under hypnosis, Martine was able to remember that she drank some orange juice the Y.M. gave her. They talked for a while. She didn’t feel well and went to the bathroom. When she got up and walked towards the door, she suddenly fell.

I continued with the conversational hypnosis and asked her to focus on the drug sensations. They came very quickly: numbness, noises in her ears, weak arms and legs, etc. After a few moments, she began to remember words and sentences…The Y.M. spoke to her softly, lovingly. He called her by another person’s name. There was a large picture of that person on the wall above the bed. She felt her anger rising with difficulty, but was happy to remember that she rebelled against that scene in which the Y.M. was making her play someone else’s role…She became even more aware of wanting to run away from the place in the morning. Once she remembered her desire to run away under hypnosis, she immediately began to wonder where the absurd idea that she was guilty had come from when, in fact, she was the victim! After the Trauma Psychotherapy by Reassociation (PTR) session, Martine quickly took control of her life again and went back to university. She recovered her self-esteem.

 

 

In summary

 

On one hand, focusing on the sensations induced by the drug leads to their elimination, and to finding the few helpful bits of information that remove the feeling of guilt.

On the other, it’s the use of « Dissociative Protections », the feelings of anaesthesia, paralysis and catalepsy caused by the fear of losing control (fear of death) after taking drugs that makes it possible to eliminate the PTSD symptoms.

In every case, PTR therapy relies heavily on the vestiges of drug-induced sensations and on the paradox of dissociative protection. They are helpful at the moment of the traumatic incident, but become inhibiting symptoms (or vehicles for symptoms). They are then used in a positive way as hypnotic skills of the patient… and no longer have any reason for being!

 

 

(*) Dissociative Protection: a term coined to stress the initially protective nature of specific dissociative hypnotic phenomena developed by the person at the moment of the traumatic incident. These hypnotic phenomena later become symptoms or vehicles for symptoms.

(1) Gérald Brassine: Faut-il parler de ça aux enfants ? Prévenir, détecter et gérer les abus sexuels subis par les enfants. Dangles Editions –Piktos. Toulouse. (2ème édition 2005)

(2) Milton Erickson “Deep hypnosis and its induction” The collected Papers Volume I. Irvington Publisher, N.Y. 1980.

(3) Kay Thompson: “The case against relaxation”, in G. Burrows, D. R. Collison and L. Dennerstein (eds), Hypnosis. And in The Art of Therapeutic Communication. The Collected Works of Kay Thompson. Crown House Publishing. Ltd.

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